L’Université de Mbujimayi (UM) a procédé, ce jeudi 4 décembre, au lancement officiel du projet « Sentinelle RDC ». Il s’agit d’un projet de recherche pour le développement visant à renforcer les capacités provinciales en matière de surveillance épidémiologique. La cérémonie, présidée par le gouverneur de province, s’est tenue à l’amphithéâtre Cheikh Anta Diop situé sur le campus de Tshikama, en présence du président du Conseil d’administration de l’UM, Monseigneur Bernard Kasanda, des représentants du Chef de l’État, du ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire, de l’ambassadeur de Belgique en RDC ainsi que de toutes les parties prenantes.
Dans son allocution, le recteur de l’UM, le professeur docteur Ghislain Disashi, a souligné que ce projet constitue une véritable sentinelle pour la protection de la population.
« Nous vivons tous un grand accomplissement pour notre communauté. Ce projet, né de la volonté de certains chercheurs de l’Université de Mbujimayi et des universités belges, notamment l’Université catholique de Louvain, est appelé à évoluer pas à pas pour contribuer au bien-être de notre communauté. (…) Le projet sera installé au Centre Hospitalier Universitaire Notre-Dame de l’Espérance. Ce laboratoire sera une véritable sentinelle pour alerter ou protéger nos compatriotes, tant en milieu rural qu’urbain. La fonctionnalité d’un tel laboratoire exige des équipements adaptés et des ressources humaines qualifiées. Pendant la durée du projet, nous aurons la formation de doctorants qui contribueront au développement de ce laboratoire », a-t-il déclaré.
Pour sa part, Niko Speybroek, professeur en épidémiologie à l’Université de Louvain et coordonnateur Nord du projet, a indiqué que cette initiative permettra à la province de mieux se préparer face aux futures pandémies.
« L’objectif principal de ce projet est une meilleure préparation face aux futures pandémies. L’idée est de renforcer la capacité locale à détecter rapidement les menaces émergentes afin de contribuer à la préservation de la santé mondiale. Les trois objectifs poursuivis sont : l’excellence scientifique — nous allons superviser des doctorants dans la rédaction de publications scientifiques de haut niveau —, l’appui à la croissance de l’Université et, enfin, la recherche de solutions pour le bien-être de la population », a-t-il expliqué.
Présentant les détails du projet, le professeur Evariste Cibangu a précisé que celui-ci s’étendra sur cinq ans et se déroulera en trois phases.
« C’est un projet de cinq ans qui sera exécuté en trois phases. La première année sera consacrée aux infrastructures, notamment l’installation du laboratoire. La seconde phase, celle de l’implantation du système, s’étendra de la deuxième à la quatrième année et comprendra plusieurs activités. Enfin, la cinquième année sera dédiée à l’évaluation et à la mise en place de plans de durabilité. À la fin du projet, nous réaliserons des enquêtes sur les épidémies locales et nous serons capables de détecter les infections virales. Nous aiderons le ministère de la Santé à surveiller l’évolution des maladies virales et à renforcer la réponse communautaire et systémique afin d’améliorer la résilience face aux épidémies », a-t-il détaillé.
Il sied de noter que le projet « Sentinelle RDC » est financé par le gouvernement belge à travers l’Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur (ARES).

