Les opposants Matata Ponyo, Delly Sesanga et Moïse Katumbi ont, dans un mémorandum, porté leur jugement sur le processus électoral en République Démocratique du Congo (RDC).
Dans ce document, ils estiment les parties prenantes dans l’organisation des scrutins de décembre 2023 sont « politisées et tribalisées ».
»Toutes les institutions en charge de l’organisation des élections et la proclamation des résultats: la Commission Électorale Nationale indépendante (CENI), le Ministère des Finances, le Ministère de l’intérieur, le Ministère de la justice, la Banque centrale et la Cour constitutionnelle, sont politisées et tribalisées. La CENI qui est l’institution attitrée pour l’organisation des élections est contestée dans sa composition : la désignation du Président de la CENI par les confessions religieuses a été obtenue au forceps, même si les grandes Eglises catholique et protestante ont arrêté leur contestation sur la question, les délégués sensés venir de l’opposition ont été choisis par le pouvoir et continuent à ne pas être reconnus par leur famille d’origine », lit-on dans la déclaration parvenue à CONGO-ACTU.NET.
Les trois qui qualifie de chaotique l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs, proposent quelques pistes de solutions pour « un bon avancement du processus électoral ».
Il s’agit de :
- Restructurer la CENI en respectant les droits des parties prenantes à désigner librement leurs représentants;
- Procéder à l’audit du fichier existant par un cabinet international dont l’expertise en la matière et l’indépendance sont avérées, et ce, en présence des délégués des parties prenantes;
- Revisiter la loi électorale dans ses dispositions controversées, notamment sur le mode de scrutin, la publication des résultats de vote partiels par bureau de vote et lever les équivoques de manière à rassurer tous les candidats;
- Recomposer la Cour constitutionnelle dans le respect de la loi;
- Requérir la fin de l’instrumentalisation des institutions politiques, judiciaires et fiscales contre
les candidats de l’opposition à la Présidence de la République, dont les cas de Matata Ponyo et Moise Katumbi sont les plus éloquents; - Mettre fin aux restrictions de liberté de mouvements des candidats président de la
république à l’intérieur du pays au cours du second semestre 2023; - S’assurer, avec l’appui de la MONUSCO et l’accompagnement des autres partenaires, que les élections se dérouleront sur toute l’étendue de la République.
Il sied de rappeler que le président de la CENI avait, vendredi 30 juin dernier, rencontré les leaders de l’opposition pour harmoniser des vues sur le déroulement du processus électoral en cours et qui est déjà à l’étape de dépôt de candidature pour le scrutin législatif national.