Les langues se sont déliées et beaucoup ont commenté la sortie médiatique de Monseigneur Donatien Nshole, ‘’chapelain de sa sainteté’’, en rapport avec le processus électoral. D’aucuns ont été choqués et stupéfiés d’apprendre qu’un prélat catholique de cette stature, plus de trois mois après la présentation des conclusions de l’audit externe du fichier électoral, n’a jamais pris la peine de lire personnellement ce document qui contient un certain nombre de suggestions et recommandations, pourtant, il s’empresse d’attaquer le rapport de l’audit externe du fichier électoral, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), son Président ainsi que tout le travail qui a été exécuté à ce jour.
Oui, face à cet acharnement, cette ignorance de Monseigneur Donatien Nshole Chapelain de sa sainteté, il y a de quoi s’interroger au regard de la position de la CENCO qui, au lieu de jouer pleinement son rôle d’observateur, malheureusement, détourne, pire, désoriente des congolais qui ne jurent qu’à dialoguer devant les urnes le 20 décembre 2023, date des élections présidentielle, législatives, provinciales, municipales et locales.
Le SG de la CENCO, Monseigneur Donatien Nshole, lors de son passage lundi sur les ondes de Top Congo, a commenté sur le rejet par la Commission Electorale Nationale Indépendante de la proposition d’un nouvel audit du fichier électoral par cette institution catholique en collaboration avec l’église protestante. D’après lui, cela pourra élaguer les suspicions autour du fichier électoral.
Cela vaut-il vraiment la peine? Mystère.
Opposition de six confessions religieuses
Le 10 août 2023, six confessions religieuses se sont opposées à la demande de la CENCO-ECC sur un nouvel audit du fichier électoral en RDC. Pour ce groupe, ‘’la CENCO et l’ECC ont un agenda caché’’. Le prophète Dodo Kamba, président de la plateforme regroupant l’Eglise de Réveil, Kimbanguiste, Orthodoxe, Armée du Salut, les Musulmans, Liloba et Ba Ngunza estime que la CENCO et l’ECC ‘’veulent bafouer ce qui a été déjà fait’’. Les bons catholiques et les bons protestants ont été appelés à ne pas suivre la démarche de la CENCO et de l’ECC. Comme l’a si bien dit l’un des analystes politiques patentés de la République démocratique du Congo, José NAWEJ dans son éditorial de ce mercredi 30 août 2023, « les propos de Monseigneur Donatien Nshole sur le processus électoral ne sont pas parole d’Evangile. Il y a à boire et à manger. Il n’y a donc pas lieu de dire Amen ». Méfiez-vous !
Pour un prélat catholique, il est impensable que Monseigneur Donatien Nshole sollicite un nouvel audit externe du Fichier électoral sans lire au préalable le rapport soumis par la mission d’experts internationaux. C’est inconcevable ! C’est vrai. Il est évident que l’Eglise est restée nostalgique de son pouvoir et rôle joué à l’époque coloniale léopoldienne qu’elle ne compte pas perdre visiblement, encore moins se distancer aujourd’hui. La CENCO a à se reprocher aujourd’hui par rapport à sa mission prophétique. Laquelle mission ne doit pas consister à diviser les congolais selon leurs tribus et à les dresser les unes contre les autres comme c’est le cas aujourd’hui en cherchant à créer une certaine animosité ou une fixation contre l’une des tribus de la RDC qu’est la tribu ‘’Luba’’.
Dire que ‘’la CENI prépare le lit d’un environnement fertile pour une révolution qu’il n’attendra qu’un leader courageux parce que le terrain serait déjà propice’’, c’est ouvrir la brèche d’une tentative d’un coup d’état. L’Eglise doit condamner de tels propos.
La CENCO doit être cet instrument de la paix, là où il y a la haine, qu’elle puisse mettre l’amour, là où il y a l’offense, qu’elle puisse mettre le pardon, là où il y a la discorde, qu’elle puisse mettre l’union. Voilà, la prière de Saint François d’Assise.
Monseigneur Donatien Nshole, Chapelain de sa sainteté, doit d’abord lire les conclusions du rapport de l’audit du fichier électoral avant de les critiquer. Tel devait être le premier réflexe de l’une des intelligences de la RDC.
Godefroid Makale, analyste indépendant