La troisième édition du colloque interdisciplinaire de Ngandajika a ouvert ses portes ce jeudi 26 octobre à dans la cité de Ngandajika, territoire du même nom, province de Lomami. Ces assises se tiennent dans le centre culturel Monseigneur Tharcisse Tshibangu Tshishiku, dans la concession du projet Ditunga.
Dans son mot de bienvenue, la coordonnatrice générale du projet Ditunga, a indiqué que le thème de ce troisième colloque est capital car, le développement est pour les vivants et non les morts.
« Depuis 2021, nous avons levé l’option d’organiser les activités culturelles chaque année. Il s’agit de la journée du livre qui a déjà connu trois édition et le colloque interdisciplinaire de Ngandajika, qui est à sa troisième édition. Le premier colloque organisé à l’occasion de 15è anniversaire de notre association, nous a permis de comprendre le rôle doit jouer ton village dans l’avenir du territoire. Les actes de ce colloque, sont déjà disponibles. Le deuxième colloque a porté sur l’ethnie, la nation et l’église en République Démocratique du Congo. Nous avions choisi ce thème pour comprendre ensemble nos identités pluriel. Les actes de ce colloque n’ont pas encore été publiés car certains des conférenciers n’ont pas encore déposé leurs textes« , a lancé Samy Ntumba Mutombo.
Au total, six (6) exposés ont été au rendez-vous de cette journée d’ouverture. Le Professeur Abbé André Kabasele Mukenge a abordé le thème suivant : « Je mets devant toi la vie et la mort. La doctrine des deux voies et sa mise en perspective pour notre société ».
L’orateur du jour a passé en revue les textes bibliques et extra bibliques où se développent la doctrine de deux voies et enfin appliquer les résultats sur le contexte de l’Afrique contemporain.
Parlant du contexte de l’Afrique contemporain, le professeur Abbé André Kabasele Mukenge est parti d’une interrogation de savoir si l’Afrique post colonial est réellement libre du point de vue économique, social, spirituel et politique. Répondant à cette question, l’orateur a indiqué que le continent n’est pas libre sur ces différents plans. Sur le plan social, André Kabasele a pris pour exemple, « la problématique du genre », prôné par le monde occidental et qui veut l’imposer au reste du monde. « Sous les apparences mielleuses de l’affirmation de la liberté et de la dignité des êtres humains, l’idéologie du genre prône les différenciations de sexe et le choix pour des individus de déterminer à posteriori son genre », a-t-il expliqué.
De son côté, Professeur Abbé Raphaël Dila Ciendela, qui a brossé l’assistance sur « l’Afrique face à Humanae vitae, des repères de la tradition aux défis de la modernité », a abordé la question de régulation des naissances, a indiqué que pour faire respecter cette pratique, dans la société traditionnelle, la femme qui mettait au monde, était encadré par une autre. L’objectif était d’empêcher la visite de son marie. Par conséquent, cela favorisé l’espacement des naissances.
Il s’en est suivi les exposés du Professeur Abbé Victor Biduaya et de Maamu Thérèse Nsubila. Le premier (en visioconférence) a parlé de « la foi chrétienne et la culture de la vie. Doctrine orientations pastorales d’Evangelium vitae et de Donum vitae » et la deuxième a exposé sur « Mukanda wa Humanae vitae mu ciluba ».
Le professeur Philippe Kanku Tubenzele a, à son tour, décortiqué « la foi chrétienne et la culture de la mort. Les défis de la bioéthique selon l’Église du Christ au Congo ». Dans son analyse, il a défini la Biotique ou ethique médical comme étant l’étude des problèmes d’éthique posés par les progrès enregistrés par la biologie et la médecine. » À partir de l’évolution cartésienne, l’homme se considère moins comme un être croyant mais pensant. Il estime que le déroulement des faits de la nature est automatique parce qu’il répond à des lois immanentes de la nature« , a-t-il indiqué.
En dernier lieu, le Professeur Père Emmanuel Pisani a échangé avec l’assistance sur « vie et mort. Violence et non violence, exploration coranique et anthropologie pour un humanisme islamique ». Dans ses propos il a expliqué les aspects du Coran, qui porte à confusion, même dans le camp des croyants musulmans. Notamment les opérations de mort volontaire. Le père Emmanuel Pisani a évoqué certaines opinions qui estiment que « l’attentat suicide est une forme noble du djihad ». Cette affirmation, poursuit l’orateur, est contredit par un théologien. Ce dernier assure que « les opérations suicidaires sont en Martyrs s’ils sont dirigées contre les soldats et non contre enfants et les femmes« . Pour l’orateur, ceci une manière partielle de le légitimer les attentats suicides.
Pour cette édition, le thème suivant a été retenu : « La culture de la mort face à la culture de la vie en Afrique noire. État des lieux et perspectives d’avenir« .
Il sied de noter que l’Abbé Recteur de l’Université Officielle de Mbujimayi prend part à ces assises de trois (3) jours qui vont se poursuivre ce vendredi avant de se clôturer le samedi 28 octobre 2023.