Le Conseil d’État vient de rendre une décision qui suscite un tollé dans les milieux de la bonne gouvernance en République Démocratique du Congo. Contre toute attente, cette haute juridiction administrative a réhabilité dans ses fonctions M. Honoré Mulumba Kalala , Directeur Général suspendu du Fonds Forestier National (FFN), alors que ce dernier est sévèrement mis en cause dans un rapport préliminaire de la Cour des Comptes pour des faits de mégestion et de malversations financières.
Cette décision sonne comme une consécration de l’impunité dans la gestion des affaires publiques . Une réhabilitation qui intervient malgré une série d’accusations graves portées contre le DG suspendu, révélées par une mission d’audit diligentée par la Cour des Comptes, couvrant les exercices 2021 à 2024.
Un Rapport Accablant
Le rapport d’audit met en lumière des irrégularités majeures dans la gestion du FFN sous la direction de M. Mulumba Kalala. Parmi les faits reprochés figurent notamment :
• L’ouverture illégale de l’antenne provinciale de Mbuji-Mayi sans l’aval du Conseil d’Administration ni du ministère de tutelle, avec un coût de location estimé à plus de 16 000 USD pour une structure fictive.
• L’exécution de budgets sans adoption préalable par le Conseil d’Administration.
• L’absence de suivi, de contrôle et d’évaluation sur la majorité des projets financés, dont la valeur globale dépasse 4,9 millions USD.
• Le financement irrégulier de 83 ONGD à hauteur de 2,75 millions USD, sans agrément ministériel.
• Le rabattement non vérifié de superficies déboisées, causant une perte estimée à 7,7 millions USD pour l’État.
• La passation de marchés de gré à gré sans appel d’offres, notamment pour des véhicules vétustes, rapidement tombés en panne.
Une Décision Incompréhensible
La réhabilitation de M. Mulumba Kalala par le Conseil d’État, malgré ces révélations choquantes, soulève de nombreuses interrogations. Certains analystes évoquent des pressions politiques ou des arrangements financiers. Des sources évoquent notamment une somme de 300 000 USD qui aurait circulé dans les couloirs du Conseil d’État pour influencer la décision.
Un Coup Dur pour la Bonne Gouvernance
Cette affaire jette une ombre sur les efforts de réforme et de lutte contre la corruption menés par les institutions du pays. Elle met aussi en lumière les tensions persistantes entre les organes de contrôle (comme la Cour des Comptes) et certaines juridictions administratives.
Au regard de ce qui précède, plus d’une personne s’interrogent sur les motivations profondes de cette instance juridique à vouloir réhabiliter un mandataire dont la gestion est décriée par les instances de contrôle ?
Alors que le rapport de la Cour des Comptes ainsi que celui du Collège des Commissaires aux Comptes confèrent une crédibilité et une légitimité importantes aux dénonciations.
Certaines sources révèlent qu’une bagatelle somme avoisinant 300.000 USD auraient circulé dans les couloirs du Conseil d’Etat afin de réhabiliter ce Directeur Général suspendu.
Dans le cas précis, c’est une atteinte à la bonne gouvernance et à l’État de droit car la malversation financière et la corruption sont des violations flagrantes des principes fondamentaux de la bonne gouvernance. Elles sapent la confiance du public dans les institutions étatiques et remettent en question la capacité de l’État à gérer les ressources publiques de manière intègre et responsable. La corruption au sein d’une institution aussi cruciale que le Conseil d’État, censé garantir la légalité et l’équité, constitue une menace directe pour l’État de droit.
La sonnette d’alarme est donc lancée aux instances compétentes IGF, Police Judiciaire, Interpol, ANR, DGM, Parquet afin de s’en saisir desdits évoqués pour toute fin utile aux intérêts de la Nation Congolaise, à la vision du Chef de l’Etat et enfin à l’endroit de la Cour des Comptes pour rendre officiel le rapport final de cet audit ainsi de passer à la vitesse supérieure pour mettre hors d’état de nuire tous les instigateurs.