Le prix Nobel de la paix 2018 s’est exprimé ce samedi 13 décembre, à la suite de la progression des forces d’agression et d’occupation dans la province du Sud-Kivu. Dans un communiqué, le docteur Denis Mukwege appelle les Nations unies, l’Union africaine ainsi que l’Union européenne à adopter, sans plus tarder, des sanctions sévères à l’encontre du Rwanda.
Il plaide également en faveur de la mise en place d’un calendrier visant la mise en œuvre effective de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies.
« Nous exhortons les Nations unies, l’Union africaine, l’Union européenne et tous les États attachés au respect de l’État de droit international à adopter sans plus tarder des sanctions fortes et coordonnées à l’encontre du régime de Kigali afin d’accélérer la désescalade. Ce mécanisme de sanctions doit être accompagné de mesures de suspension de l’aide internationale et d’un calendrier garantissant, sans délai, la mise en œuvre effective des prescrits de la résolution 2773 du Conseil de sécurité. Il s’agit du seul langage que comprennent les dictateurs qui, à défaut d’être amenés à rendre des comptes devant la justice nationale ou internationale, seront jugés par le tribunal de l’Histoire », a-t-il écrit.
Par ailleurs, Denis Mukwege appelle à l’organisation d’une Conférence internationale pour une sortie durable et juste de la crise et des guerres à répétition dans les provinces du Kivu et dans la région des Grands Lacs, à travers la revitalisation de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.
Il convient de noter que, dans la foulée de la signature de l’accord de paix conclu à Washington le 4 décembre entre les chefs d’État congolais et rwandais, sous médiation américaine, les rebelles de l’AFC/M23, soutenus par l’armée rwandaise, continuent d’intensifier leurs attaques dans l’Est de la République démocratique du Congo.

