La Haute Cour militaire rejete au cours de l’audience de ce mercredi 19 janvier à la prison militaire de Ndolo la requête de la partie civile demandant la comparution de Joseph Kabila dans le procès Chebeya.
En effet, la demande de la partie civile visant une mesure d’instruction complémentaire vidant l’audition de l’ancien Président de la République et sénateur à vie. La partie civile avait déposée une liste des personnes à entendre.
“L’audience du 12 janvier était réservée aux plaidoiries des parties et au cours de celles-ci, une des parties civiles a plaidé. Et pour se conformer à l’article 64 du code de procédure pénale qui fixe l’ordre dans lequel la procédure l’audience publique est tenue, le président, usant de son pouvoir discrétionnaire estime ne pas faire droit à cette demande”, dit la cour dans son arrêt.
Signalons que cette décision de la Cour n’a pas mis d’accord les mouvements citoyens, les es Organisation Non Gouvernementale (ONG) , notamment la voix des sans voix qui sont déçus. Ces organisations avaient soutenu la comparution de Joseph Kabila dans cette affaire en tant que renseignant dans le souci d’apporter de la lumière sur l’homicide prémédité de cet activiste des droits de l’Homme et de son chauffeur.
Il sied de rappeler que Floribert Chebeya, activiste des droits de l’Homme a été trouvé mort le 2 juin 2010 à la sortie de la ville de Kinshasa. Son assassinat conduit à des appels pour une enquête, notamment Amnesty International et plusieurs hauts fonctionnaires de l’ONU, y compris Ban Ki-moon, Navi Pillay, Alan Doss et Philip Alston.
Plusieurs hauts responsables de la police nationale sont suspendus de leurs fonctions au cours de l’enquête. Le 5 juin 2010, le général 3 étoiles et chef de la police congolaise John Numbi est suspendu de ses fonctions à titre conservatoire et placé en résidence surveillée pour besoins d’enquête .
Le procès des assassins présumés s’ouvre le 12 novembre 2010 à Kinshasa devant la cour militaire, puis se poursuit devant la Haute cour militaire. Le 23 octobre 2012, la Haute cour militaire refuse d’examiner les éventuelles implication du général Numbi.
En juin 2019, l’ancien responsable de police Paul Mwilambwe demande son extradition pour être jugé en République démocratique du Congo, comme témoin de l’assassinat de Floribert Chebeya. Dans un entretien donné à RFI le 2 juin 2019, il raconte que « c’est le président Kabila qui est le donneur d’ordre, le général John Numbi le commanditaire et le major Christian Ngoy l’acteur principal » de l’assassinat.
Finalement, c’est en avril 2021 que le Général John Numbi a été officiellement poursuivi par la justice militaire pour « association de malfaiteurs » et « assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana ». L’ancien Homme fort du régime Kabila serait à ce jour en exil.