Le 4 décembre 2025, le Ministre de l’Entrepreneuriat et de l’Industrie par intérim, Justin Kalumba Mwana-Ngongo, a entamé dès 5 heures du matin une vaste tournée dans les Zones Économiques Spéciales (ZES) de Kin-Malébo et de Maluku. Cette descente sur terrain visait à évaluer l’état d’avancement des projets industriels ainsi que les principaux défis freinant leur pleine opérationnalisation.
La première étape de la visite s’est déroulée à Kin-Malébo, zone logistique et industrielle en développement sous la conduite de Arise AIP et Sidique. Sur les 530 hectares prévus, 180 hectares sont déjà en cours d’aménagement, notamment un port de 20 hectares assorti d’un quai de 200 mètres. L’objectif affiché est de créer 8 000 emplois et d’accueillir un premier opérateur industriel d’ici mi-2026. L’AZES a réaffirmé son engagement à accélérer les travaux liés à l’électrification, au développement des installations portuaires et à la mise en place du guichet unique.
À Maluku, Justin Kalumba Mwana Ngongo a visité plusieurs entreprises opérationnelles ou en phase de finalisation : Pepsi, Refriango, Sapphire Ceramics, HEMA Beverages, EBEN EZER et SANITEX. Toutes se positionnent comme des acteurs stratégiques de la substitution aux importations. Refriango prévoit un investissement de 70 millions USD pour la création de 800 emplois, tandis que SANITEX vise 700 emplois directs grâce à sa production de produits d’hygiène. EBEN EZER prépare une production locale de papier, et HEMA Beverages renforce sa chaîne logistique et commerciale.

Lors de cette tournée, le ministre des PME a mis en avant la vision portée par le Chef de l’État en matière d’industrialisation.
« Je salue la vision du Chef de l’État visant à industrialiser et diversifier notre économie. Cette ambition, que certains pouvaient considérer comme théorique, prend aujourd’hui forme à travers la politique des zones économiques spéciales. Au cours de la visite, nous avons constaté l’avancement concret des projets. Sur 16 entreprises prévues, 8 sont déjà opérationnelles. Les investissements observés sont impressionnants. Ici même, l’entreprise angolaise Refriango produira au Congo dès l’année prochaine. Cette politique montre toute sa pertinence pour réduire notre dépendance aux importations, qui représentent encore près de 80 % des biens consommés, une situation insoutenable pour un pays », a-t-il indiqué.
Justin Kalumba a toutefois souligné les défis persistants.
« Un autre défi reste toutefois à relever. C’est l’électrification et la maîtrise de l’occupation anarchique de ces zones. Les procédures d’expropriation doivent être menées à terme, et surtout, sur le plan fiscal, il est essentiel de respecter les engagements initiaux. On ne peut introduire de nouvelles taxes après l’installation des entreprises. Nous devons encourager ces sociétés à être pleinement opérationnelles, tant sur le plan des équipements que de la main-d’œuvre qualifiée », a-t-il renchéri.
Parmi les obstacles identifiés il y a :
- Forte insuffisance énergétique, Kin-Malébo a besoin de 50 à 80 MW,
- Imposition de taxes non prévues,
- Dumping des produits importés,
- Coûts logistiques élevés et l’occupation illégale de parcelles industrielles.
En suite, le ministre Justin Kalumba a visité un poste électrique de la SNEL financé à hauteur de 2 millions USD par l’AZES, mais jugé insuffisant face à la demande grandissante.
Le Directeur Général de l’AZES s’est également félicité des avancées constatées.
« Ce qui me réjouit, c’est de constater que le ministre est satisfait, et que nous le sommes également. Il a d’ailleurs souligné un point très pertinent : un ancien bâtiment a été transformé en entreprises de production en seulement quelques années. Lorsque la vision de mettre en marche les ZES a été lancée, beaucoup n’y croyaient pas et nous disaient que nous étions en train d’imaginer des choses irréalisables. Aujourd’hui, dix ans plus tard, nous commençons à voir que les choses sérieuses prennent forme. L’adoption du PDI par le gouvernement en 2021, sous l’impulsion du Président de la République, a réellement marqué le début d’une nouvelle dynamique. Ici à Maluku, les premiers carreaux viennent d’être produits ; on voit également l’installation de Pepsi, une entreprise de production de jus, pour le plus grand bonheur de nos enfants et de nos familles », a-t-il souligné.
Le DG a également souligné l’impact social positif des ZES : « Vous constaterez aussi qu’il y a une réduction du phénomène des “kulunas”, car des emplois sont créés directement au profit des jeunes Congolais. »
Pour conclure, le ministre Kalumba a salué les efforts des investisseurs et a appelé à des réformes urgentes en matière de sécurisation foncière, de stabilité fiscale, d’amélioration des infrastructures et de promotion de l’emploi local. Il a réaffirmé la détermination du gouvernement à faire des ZES des moteurs incontournables de l’industrialisation et de la création d’emplois en RDC.