La diffusion des deux médias audiovisuels français, déjà coupée depuis mi-mars, a été définitivement suspendue mercredi 27 avril, signe d’une escalade des tensions entre Paris et Bamako. France Médias Monde (FMM), maison mère de RFI et France 24, a réagi dans un communiqué, contestant « avec force une telle mesure » et promettant d’utiliser « toutes les autres voies de recours possibles », rapporte lemonde.fr.
Le groupe a précisé à l’AFP avoir reçu mercredi la notification de cette décision de la Haute Autorité de la communication du Mali.
« Nous continuerons de couvrir l’actualité au Mali, qui intéresse l’Afrique tout entière comme le reste du monde. Toutes les solutions techniques seront mises en œuvre pour rendre accessibles nos médias aux Maliennes et aux Maliens qui souhaitent continuer de recevoir une information libre, experte et ouverte sur le monde », affirme FMM.
La junte avait ordonné le 17 mars la suspension des deux médias après la publication par RFI et France 24 d’informations selon lesquelles l’armée malienne était impliquée dans des exactions contre des civils – une décision qualifiée alors de « grave » par Emmanuel Macron. Le gouvernement malien avait dans la foulée annoncé engager « une procédure […] pour suspendre jusqu’à nouvel ordre la diffusion » des deux médias publics français.
La suspension définitive de RFI et France 24 intervient alors que la junte malienne a accusé mardi soir l’armée française d’« espionnage » et de « subversion » après la diffusion par l’état-major français de vidéos tournées par un drone à proximité d’une base du centre du Mali récemment restituée par la France. Sur fond de crise diplomatique avec Bamako, Paris a annoncé en février le retrait de ses soldats déployés au Mali, opération devant être achevée cet été.