L’Université Officielle de Mbujimayi (UOM), en partenariat avec l’institut de recherche pour le développement, a organisé ce vendredi 21 juin, une conférence interactive. Cette activité qui avait pour thème »gouverner les ressources naturelles dans une Afrique mondialisée », a eu pour cadre l’hôtel Gloria de Mbujimayi au Kasaï oriental.
»L’écologie politique de la lutte contre la déforestation en RDC » et »gouverner la jungle dans un contexte de la mondialisation » sont les deux (2) thèmes exploités ce jour.
Le professeur Eliezer Majambu a, dans son exposé, brossé l’auditoire sur l’écologie politique de la lutte contre la déforestation en République Democratique (RDC). Dans ses propos, il a fait savoir que la déforestation n’est pas seulement un enjeu écologique mais il est aussi politique.
« Le problème de la déforestation n’est pas seulement un enjeu écologique c’est aussi un enjeu politique. Ce sont des politiciens qui doivent trouver des solutions. chaque acteur a ses intérêts et puis ses positionnement. On se rend compte que le processus d’élaboration des politiques et des programmes ne sont injuste, les gens ne sont pas suffisamment impliqués, ils n’en tire pas profit et donc ils sont découragés. Et donc, la persistance de la déforestation en RDC s’explique mieux par le rapport des pouvoirs et les divergences de teneurs entre les acteurs impliqués dans la gouvernance forestière au pays« , a t-il dit.
Pour sa part, le docteur Symphorien Ongolo, qui a exposé sur »gouverner la jungle dans un contexte de la mondialisation », s’est focalisé sur les différents acteurs, interne et externe qui entrent en jeu dans le contexte de la mondialisation.
« La notion de jungle ici renvoie simplement à un milieu où les individus le plus forts ont tendance à imposer leurs règles, leurs intérêts au détriment des plus faibles qui eux sont voués à subir la domination des gouvernants. J’aborde cette question en l’associant à des évolutions le plus récentes où la jungle est devenue dans un espace globalisé (…) Je vous renvoie à l’image d’un agriculteur qui met le feu à une localité bien reculée de Madagascar. Dans son imaginaire ce feu représente un effort de mise en culture de sa pensée mais dans un contexte mondialisé, ce feu va devenir un élément de gouvernance globale de changement climatique. Car, la fumée va générer des effets sur l’atmosphère et ça va contribuer au changement climatique« , a t-il dit.
Saluant la tenue de cette conférence enrichissante en enseignement, le recteur de l’Université Officielle de Mbujimayi, a appelé les Africains à prendre conscience quand à la gestion des forêts.
« Nous avons accueilli dans notre université un chercheur d’origine Camerounaise qui est un des piliers d’un grand projet qui réfléchit sur la gestion de la forêt tropical, des forêts du bassin du Congo et c’est un projet dans lequel est très engagé l’un de nos jeunes professeurs. Je pense qu’il est grand temps que nous puissions prendre conscience du fait que nous n’avons pas une terre de rechange. Nous n’avons que celle-ci et les Africains nous savons comment nous sommes accueillis ailleurs. Quand cette belle terre va se désertifier, les portes ne nous serons pas ouvertes facilement ailleurs », a dit Apollinaire Cibaka Cikongo.
Il sied de noter que cette conférence s’est tenue dans le cadre de la collaboration entre l’Université Officielle de Mbujimayi et Glogorena, un projet de recherche de mondialisation et gouvernance de forêt dans le bassin du Congo.