La République Démocratique du Congo est un Etat moderne dotée de plusieurs institutions appelées à fonctionner dans le respect de cahier de charge dévolu à chacune d’entre elles. Lors du débat sur la reddition des comptes de l’exercice 2023 au sénat, le sénateur Justin Kalumba Mwana-Ngongo a, au cours de son intervention, fustigé le maux qui rongent le bon fonctionnement des institutions en RDC. Selon lui, c’est le manque de sincérité du gouvernement dans l’exécution de la loi budgétaire.

L’élu de la province de Maniema n’arrive pas à comprendre comment la loi budgétaire qui a fait l’objet des discussions à l’Assemblée nationale et au sénat puisse être modifiée dans son exécution par le gouvernement.

« Ce pays souffre du fait qu’on applique pas les lois, l’Assemblée Nationale se réuni, 500 personnes discutent, approuvent un texte, ça vient à la chambre haute, 109 personnes approuvent le texte. Ensuite il est envoyé chez le président de la république qui promulgue le même texte, appose sa signature, et en exécution un membre du gouvernement, deux ou trois s’enferment pour tout changer. Je fais ce scenario pour montrer la gravité. À la fin parce qu’il s’agit de la loi budgétaire, l’autorité budgétaire étant nous le parlement, on corrige ce que nous avons fait et on nous ramène le texte pour dire, approuvez ce que nous avons corrigé et nous on approuve. Ça ne fonctionne pas comme ça », a martelé le Sénateur Justin Kalumba.

Poursuivant, Justin Kalumba a relevé un manque de sincérité dans les chiffres et dans les comptes. Selon lui, ceci est en contradiction avec les priorités absolues telles que la gratuité de l’enseignement ou encore la maternité gratuite, car des ressources suffisantes doivent être affectées.

Pour cet élu du peuple, le taux de croissance doit avoir un impact sur le vécu quotidien de la population.

« On ne peut pas comprendre qu’on puisse aligner un taux de croissance positif de 5,8% de croissance et on se met au-dessus de la moyenne régionale sans dire comment cette croissance produit de l’emploi alors qu’on voit des « wewa » partout en train de se débrouiller parce qu’ils n’ont pas d’emploi. Cette croissance doit aussi générer des revenus en terme de salaire », a-t-il souligné.

Parlant de la reddition des comptes, cet exercice qui permet de visualiser ce qui s’est passé en vue d’améliorer, il a indiqué que cette dernière ne doit pas être liée uniquement aux chiffres. Justin Kalumba Mwana Ngongo affirme qu’elle doit être accompagnée d’un rapport qui montre l’incidence de ces chiffres sur terrain. Avant de terminer son analyse l’élu du Maniema a mis l’accent sur la nécessité de résoudre les problèmes qui se pose dans les provinces sans quoi la ville de Kinshasa devient une bombe à retardement à cause de l’exode rural. « L’affaire des provinces est cruciale pour l’avenir de l’Etat et la cohésion nationale« , a-t-il lancé.

Pour chuter, Justin Kalumba a évoqué le cas du pont Nyemba sur la voie ferrée qui relie la ville de Kalemie au Tanganyika à celle de Kindu dans la province de Maniema. Inquiet, l’élu du Maniema a indiqué que la non réhabilitation de ce pont qui s’est effondré depuis plus d’une année maintenant, est un cas parmi tant d’autres qui attestent le peu d’attention que l’exécutif national accorde aux provinces.

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